Poèmes extraits de chaque recueil publié
Voici des extraits de chaque recueil publié (depuis 2001) :
Extraits de Au chant des transparences
Au cœur du ciel
une alouette
invisible
Seul son chant
immense et bleu
*
Brouillard Silence
Le jour s’étonne de blancheur
Soudain au cœur
tinte le rire de l’enfant
Extraits de Versants
Construire en briques d’eau
des parois de vent
Habiter le souffle
d’une demeure océane
Dors ma peur dors
je te berce
*
Éparpillée encore
au jour d’après fracas
je me terre et j’écoute
Où respirer ?
Dans quel sourire du vent ?
*
Je suis partie
dans le vent parfumé
échappée belle
chemins buissonniers
Tout ce qui m’appartient
c’est le ciel et le vent
c’est le chant du loriot
et l’odeur des lilas
le vol des hirondelles
un vol de ciseaux vifs
la chevelure offerte
d’une prairie de vent
Devenir souffle clair
Et puis trouver
limpides
les chemins libres des oiseaux
Extraits de Tournoiements
Il y aura des matins qui te ressembleront
Mais sans passages
où je te chercherai
*
Seule avec toi
dans le silence vert
je respirerai au plus léger
l’invisible
Du fond des eaux frémira la lumière
Je te retrouverai
Extraits de Par la porte du silence
La pleine lune a étendu ses draps entre les arbres
Sa lumière coule dans la rivière avec les mots
frissonne
crée et perd le poème
*
Une libellule brune est venue respirer sur mon livre
tulle de ses ailes en ombre
Les mots à travers palpitaient
Extraits de Lumière froissée
Les cigales cisaillent le silence
Victoire assommée asséchée éblouie
Le temps abasourdi
trébuche
sur l’épaule immobile des secondes
*
Lointaine
muette
hostile
cachée dans ses plis et replis
Plus tard vous poussant de l’épaule
présente comme une question
Extraits de L’appel muet
un miroir
appuyé contre la nuit
voir ce qui demeure
et sourire
*
Je voudrais me poser sur la vague
comme les oiseaux de mer
où je pourrais dormir
m’enrouler dans le parfum des algues
pour trouver d’autres racines
attendre rien
au milieu de l’infini
Extraits de Ombre monde
Sur les étagères les plus nues je rangerai des pierres brutes
j’empilerai les minces et les irrégulières
Avec des blocs je marquerai l’emplacement des fenêtres
le vide s’adaptera aux fissures
N’aie pas peur
J’ouvrirai un ciel dans le plafond
les nuages oseront le traverser
Avec les galets perdus je créerai des cercles
j’organiserai le chaos
On recommencera à croire aux chemins
on lèvera la tête vers la lune et la neige
N’aie pas peur
On recoudra les cailloux
même si tout est flou
On inventera des marches
de plus en plus solides
On repoussera les parois du trou noir
nos pas broderont des spirales
N’aie pas peur
Je me tiens avec toi
Il nous faut croire encore dans l’indéfini
*
sans toi
sauf tes murmures
avec trop de
mais tant de
donc sourire
avant que la
et pourtant
puisque rien
à part traduire
et durer
et absolument
pendant que là
pas à pas
mais gelé
*
L’Ombre se dresse devant moi
J’y découperai une silhouette à ma mesure
et je pourrai entrer
Je sècherai mes pieds de glaise à l’incendie
J’attendrai parmi les oiseaux que je ne verrai pas
Les lointains seront bleus
Extraits de Chaque jour est une page
Quand le coq annonce et répète
le titre aigu du jour
la cloche compte
posément
tranquillement
les heures déjà fondues
*
Son des cigales dans le vallon
exagéréexagéréexagéré
jusqu’à la plage
Les galets s’enroulent et jouent dans les remous
la partition de leurs couleurs mouillées
*
Une chaise en bois près de la porte bleue
Un basilic un géranium
La vie se repose en regardant la mer
Une vague palpite là où s’est arrêté le temps
*
Poing lancé par l’innocence de l’aube
Entre l’ombre et la clarté
la lutte a commencé
Elles rampent en silence se distordent
inextricables entremêlées
un corps à corps millimétrique
Les chardons attendent
et les bougainvillées
Quand sourit le crépuscule
on ne sait pas qui a gagné
Demain recommencera le combat
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Extraits de Lisières des saisons
LA JOIE JAILLIT DANS LES PIEDS DU SOLEIL
Tu as lancé ton filet
et ton drapeau suit le vent
La vie claque dans tes haubans
Écoute le vol des oiseaux
la couleur sous tes paupières
Rien n’est jamais immobile
Un papillon le sait
et le blé au bord des moissons
Emporte la lumière
un peu dans chaque main
*
CE N’EST QU’A COTE DE TOI QUE JE TE RESSEMBLE
Si la pluie et la peur
empoignent le futur
Si l’univers pleure et se lamente
je marcherai dans les grandes fêtes païennes
les jaillissements d’orage
J’empoignerai les flammes
les calcinations
le magma des volcans
Dans le plomb déchiré
suspendu aux nuages
sous les copeaux de cendres
et les cieux les plus sombres
avec la justesse
des jeunes femmes aux doigts-brindilles dansant dans les saisons
je marcherai
*
LES RIRES DU PRÉSENT
Je pèserai le bleu
pour savoir s’il est plein
plein de ciel plein de rêve plein de rien
plein de rien ?
Je suis sculptée par le soleil et j’attends
J’attends le rien
Mon univers est rond
J’attends dans le repli du frais au creux du cou
J’attends dans la balancelle de l’ombre
J’attends et je regarde passer le rien
Mes mains cueillent le temps à travers mes cheveux
Le temps joue entre mes orteils comme sève et rameaux
Le temps à l’abri arrondi de mes bras
Faudrait-il être ailleurs devenir autre ou autrement ?
Faudrait-il choisir le moins le moindre l’inverse ?
Si je ne bouge pas est-ce que le temps m’oubliera ?
*
AVEC LE TEMPS DU VIDE
Au cœur de tous les ailleurs
des géographies d’ombres
dessinent leur éblouissement
clament la mélodie des noirs
comme la lumière
qui ne s’arrête à aucun mot
*
LES PASSAGES ENCHEVÊTRÉS DE SECRETS
Dans le silence du printemps
les fleurs accueillent
paisibles
la neige
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Extraits de Diagonales du silence
Tu es parti sans rien
sauf en toi
le parfum des fleurs de jasmin
il retire le sol devant tes pas
et tu titubes sous son poids
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N’aie pas peur
rabats sur toi les pans de la lumière
Tu peux laisser derrière toi
les ailes de l’ombre
*
Il n’y a plus d’autrefois
ni de maisons et les chemins entre elles
Avant que la nuit nous emporte
avec les cris d’oiseaux
laissez les lointains venir à nous
*
J’ai perdu la loi de mon clan
Je cherche mon sentier
entre les reflets
et les incertitudes
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Extraits de Entre les braises
Je me cogne
dans chaque mur
du labyrinthe
*
Je me perds
dans les méandres
de ton mystère
*
Je ne puis prendre les mots que dans mes labours.
*
Moments terrifiants où toute stabilité est emportée par la tornade fondamentale qui me laisse au bord du souffle, juste tenue par l’amour qui m’entoure.
*
L’automne doré, cette lumière que j’aime tant, m’apportent une douceur mais aussi un reflux de nostalgie de ce tout-petit qui m’a été donné, et repris si sauvagement. C’est insupportable et il me faut pourtant continuer à grandir, grandir…
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Extraits de Une prairie de poèmes (suivi de) Les langages infinis
Entre mes pieds et l’herbe
les mots stupéfaits
-vivant microscopique peuple de tout-
ont disparu dans la rosée
*
Combien d’épaisseurs de silence
me faudra-t-il ôter
pour entendre
les langages multiples
*
La neige a ouvert sa page
Nous y avons croisé nos vies
en broderies de mots
Ce soir une musique sourit
au creux de nos mains
*
Ailleurs sans lieu
Une étendue immaculée
soutient les choses tombées
par le regard dressées
dans un suspens
Dans la revue Terre de femmes : L’ombre est une ligne de crête, poème extrait de Ombre monde
Dans la revue Terre de femmes : un poème extrait de La migration des papillons
Dans la revue Terre de femmes : Nuit ou montagne, poème extrait de Lumière froissée
http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2010/11/roselyne-sibillenuit-ou-montagne.html
Dans la revue Terre de femmes : Le souffle des mondes, poème extrait de Par la porte du silence
http://terresdefemmes.blogs.com/anthologie_potique/32-roselyne-sibille-le-souffle-des-mondes.html
Sur le blog de La petite librairie des champs : Sur l’ile de mes mots, poème extrait de Par la porte du silence
http://lapetitelibrairiedeschamps.blogspot.fr/2009/12/sur-lile-de-mes-mots-roselyne-sibille.html
Dans la revue Terre de femmes : La tendresse me racine, poème extrait de Versants
http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2010/05/roselyne-sibillela-tendresse-me-racine.html
Extraits de Une prairie de poèmes (suivi de) Les langages infinis
Entre mes pieds et l’herbe
les mots stupéfaits
-vivant microscopique peuple de tout-
ont disparu dans la rosée